Les lecteurs font le procès à la presse
Au Sénégal, une quarantaine de journaux paraissent par jour. Si certains tressent des lauriers aux directeurs de publication du fait des contenus proposés, d'autres, en revanche, ne vont pas avec le dos de la cuillière pour toucher du doigt le mal de la presse nationale. Faudra-t-il boire le verre à moitié plein ou à moitié vide ? Des lecteurs nous donnent leurs avis.
Ce point de vente de journaux semble être très étroit pour contenir les petits vendeurs et les passants. Il est situé au boulevard Cheikh Anta Diop, à l'entrée du couloir de la mort. A côté, une entreprise y effectue des travaux.
Ce jour là, au matin, les journaux accrochés à une corde raide dansent au gré du vent. Ce point de vente de journaux est le rendez-vous des férus de journaux. La plupart des passants y font leur revue des titres, à l'indifférence totale des vacarmes du chantier et des cars rapides.
Issa est un passionné d'actualité. Les yeux rivés au tableau d'affichage, cet étudiant en droit parcourt du regard les Une des journaux. Par moments, il les feuillette pour en savoir plus.
Selon lui "pour vendre des journaux, il faut des titres pertinents, des titres qui peuvent attirer des lecteurs. Par rapport aux libellés, à la présentation et aux contenus, je trouve qu'il y a des améliorations, contrairement aux année précédentes".
Abbé, un autre adepte de la lecture, se focalise sur la diversité des sujets traités. Vêtu d'une chemise bleue assortie d'un pantalon "kaki", cet étudiant en droit vient de finir son cours. Sous un ciel ensoleillé, le natif de la région de Ziguinchor presse le pas pour s'imprégner de l'actualité du jour. "Comme dans tous les quotidiens, on a des pages qui traitent l'économie, l'agriculture, la sécurité, la santé. On peut dire que c'est le tout qui est remis en cause et revu», laisse-t-il entendre.
Ousseynou Guèye, doctorant en histoire, va plus en profondeur. Il déplore le traitement réservé aux sujets économiques et sociaux.
"Souvent, on ne voit que de politique et des faits divers pour la plupart du temps. Le plus important pour moi, est de pouvoir mettre l'accent sur les sujets qui gangrènent la société", propose-t-il.
Titres informatifs ou incitatifs, l'essentiel pour les lecteurs rencontrés, c'est que la presse sénégalaise s'intéresse davantage aux vraies questions de l'heure.