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Kounta Daffé, étudiant à 49 ans : la « RFI » du Cesti

D’une forte corpulence, Kounta Daffé est un symbole d’humilité et de simplicité. Passionné de journalisme et de radio en particulier, Kounta Daffe s’est donné les moyens de réaliser ses rêves. 

S’il se distingue au Cesti par son âge avancé, l’homme polygame et père de dix enfants, n’y trouve aucun inconvénient. Pour lui, c'est la passion pour le métier qui compte. « Le journalisme, c'est ma passion depuis l'école élémentaire. Je suis donc là avec beaucoup d’humilité. A l’école, j’ai de très bons rapports avec tout le monde », explique-t-il. D’ailleurs, Kounta Dafe est  apprécié par ses camarades de classe. «Il a une humilité indescriptible. Il peut être notre père, mais il se comporte comme un collègue et s'amuse avec tout le monde », souligne Alpha Sylla, un de ses camarades de promotion.

Cependant l’adaptation n’a pas été facile pour lui. « C’est vrai, j’ai eu quelques problèmes au début. J’avais des difficultés à mémoriser les leçons, mais au bout de quelques semaines, je me suis habitué », souligne-t-il.

Directeur d'école 

Après l’obtention de son baccalauréat en 1996, il a été orienté à l’Université Cheikh-Anta-Diop de Dakar au département de Lettres modernes. En 1997, il est affecté comme enseignant à l’école primaire de Diarin (Sédhiou) où il était le directeur entre 2001 et 2014.

Mais son statut d’enseignant n’enlève rien à sa passion pour le journalisme. Malgré un chemin long et épineux, il atterrit dans l’école de ses rêves. Au Cesti, il se sent  respecté par l’administration et les étudiants. Concernant ses sources d’inspiration, RFI occupe une place centrale. «J'avoue que RFI a beaucoup suscité cette passion en moi. J'aimais beaucoup le ton et  leur manière de prononcer  les mots », affirme-t-il tout en arborant un large sourire.

 Né le 27 avril 1973 à Darsalamé, dans la région de Sédhiou, Kounta Daffé a fait ses études élémentaires dans son village natal. Sa première année au collège a coïncidé avec l’année blanche au Sénégal en 1988. Toujours habillé  avec élégance,  « Doyen  Kounta Daffé », comme on l'appelle au Cesti, a une longue histoire d'amour avec le métier de journaliste. « J’ai  exercé  le métier comme bénévole à  la RTS Sédhiou. Je quittais très loin avec mes propres moyens pour venir à Sédhiou faire mes papiers. Ce n'était pas évident, mais pour moi, c'est le bonheur de pratiquer le métier qui importe », explique-t-il.

RFI, son média de rêve

Nul n’est parfait selon l’adage. Kounta Daffé ne fait pas exception. Il se reproche d’être trop passif dans certains cas qui exigent pourtant la rigueur et la fermeté. « Mon défaut, souligne-t-il, c’est que je suis trop passif, alors que dans certaines situations, il faut se montrer ferme et intransigeant. Mes épouses me font souvent ce reproche, car je ne bats jamais mes enfants même s’ils ont fauté. Mais c’est naturel en moi, je n’y peux rien », justifie-t-il.  

Des  regrets, il n’en manque pas aussi chez l’ancien directeur d’école. « A Diarin, j’étais avec de grands érudits de l’islam. J’aurais pu en profiter pour approfondir mes connaissances dans ce domaine, mais je ne l’ai pas fait malheureusement », regrette-t-il.

Sa passion, il continue de la vivre avec les reportages et articles qu’il fait au Cesti dans un cadre pédagogique et compte exercer pleinement son métier de cœur à sa sortie. Radio France internationale est d’ailleurs le média avec lequel il rêve de travailler après l’obtention de son diplôme supérieur en journalisme et communication.       

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