--

La solitude d'un gardien d’école pendant les vacances

Amadou Ndiaye est le gardien de l’école Djaraff Ibra Paye ou Manguier I où il officie comme concierge depuis trois ans. Mais dans les institutions scolaires, il a passé plusieurs années. Cette proximité avec les enfants et le personnel de l’éducation a fini de faire de lui une autre personne qui n’existe qu’à travers l’année scolaire. Les fermetures des classes font de lui un homme solitaire, loin de l'ambiance des récréations. La surveillance de la cour et la vérification de présence de personne étrangère rythment son quotidien. Son univers n’est pas connu des gens surtout, les difficultés qu’il traverse en période hivernale au moment où les écoles de Dakar sont inondées.

Complexe scolaire composé d’une école élémentaire et d’un collège d’enseignement secondaire, l’école Djarraff Ibra Paye se tient sur un vaste espace où les salles de classe et un terrain de foot occupent presque tout l’espace. En cette veille de vacances scolaires, les élèves sont en examen et le personnel absent. Sur les lieux, un homme, la cinquantaine, assure la permanence. Ni enseignant ni agent administratif, il est le vigile qui veille sur l’école. Amadou Ndiaye, celui que tout le monde appelle « Tonton Ndiaye » de par sa générosité, est courtois mais rigoureux sur les principes. « Grand » pour les intimes, et « tonton Ndiaye » pour les autres, cet homme mène ce travail moins valorisé par le grand public et vit seul les difficultés qu’il traverse en période hivernale. Il se confie : « Je suis seul, mes enfants ont fermé les classes, ils me tenaient compagnie ». « Actuellement, je suis seul avec ma petite famille au milieu des problèmes qui surgissent en période hivernale », s'inquiète-t-il. Malgré la solitude, Amadou continue de faire les tâches qui lui sont dévolues. La surveillance des lieux, le contrôle des identités pour les personnes étrangères. Ce vide, il le comble par moments avec les visites inopinées des pensionnaires de l’école. Ses amis d’enfance viennent également lui tenir compagnie. Toute cette marque de sympathie paraît insignifiante aux yeux d'Amadou Ndiaye qui retrouve l’école comme sa seconde demeure et les élèves comme ses enfants d’affection.

Publié

--