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Babacar Wade, responsable PDS à Saint-Louis : « Karim Wade a le meilleur profil parmi tous les candidats »

C’est entre les mains le livre du fondateur du Parti démocratique sénégalais (PDS), Me Abdoulaye Wade, Un destin pour l’Afrique, que Babacar Wade nous reçoit le 11 février 2024 pour discuter de la situation politique du Sénégal. Membre de la fédération urbaine du PDS de Saint-Louis, cet enseignant de 36 ans est l’actuel secrétaire général adjoint chargé des jeunes et secrétaire général des enseignants libéraux de la commune de Saint-Louis.

L’actualité est le report de l’élection présidentielle qui devait se tenir le 25 février. Quelle est votre appréciation par rapport à cette décision du président Macky Sall ?

Si la décision du président est motivée par le souci de rétablir le candidat du PDS Karim Wade dans le processus électoral, cette décision est légale et légitime car Karim Wade est injustement écarté. Il y a aussi des rumeurs de corruption qui circulent et la lumière doit être faite.

Vous êtes donc en phase avec le report ?

Bien sûr. C’est la première fois que j’applaudis après un discours du président Macky Sall. Il y a des problèmes et nécessairement il faut les régler avant d’aller à des élections. En tant que chef suprême, il doit veiller au bon fonctionnement de l’Etat en corrigeant tous les dysfonctionnements causés par ces magouilles. Et il y a eu des magouilles. Qu’il prenne ses responsabilités et rétablisse l’ordre dans le processus électoral.

Quelle est la raison de votre engagement au sein du PDS, si on sait que le nombre de parti au Sénégal est pléthorique ?

Mon engagement au sein du PDS (rire) ? C’est non seulement de loin le parti le plus organisé au Sénégal et j’ai eu à rencontrer en son sein des jeunes, des femmes convaincus et engagés. Il faut aussi dire que le PDS est un vieux parti qui a lutté pour la démocratie dans ce pays. Nous avons aussi gouverné et avons révolutionné tous les secteurs. Même s’il y a eu des failles, le PDS a fait beaucoup de choses pour ce pays. Nous sommes actuellement en travaux pour revenir en force et continuer le travail déjà entamé par le parti.

Est-ce que demeurer dans l’opposition vous permettra de réaliser vos ambitions pour ce pays ?

Bien sûr. Il ne s’agit pas d’être au pouvoir pour travailler pour son pays. Nous sommes dans l’opposition certes, mais nous contribuons au développement du Sénégal. Nous avons des députés à l’Assemblée et nous ne sommes pas inactifs. Sur le plan social aussi nous organisons les jeunes comme les femmes avec des financements et des accompagnements.

Le candidat Karim Wade n’est-il pas un handicap pour le parti ?

(Rires) Au contraire ! Karim a été forcé de quitter le Sénégal. Mais par amour pour sa patrie, il continue de participer au développement du pays. Durant la période de la Covid, il a participé avec cinq mille kits de vaccins. Je ne le vois pas comme un obstacle, c’est plutôt un symbole pour le PDS de par son engagement et ses fonctions au sein du parti. Actuellement au Qatar, il a acquis une grande expérience sur les questions pétrolières et gazières et il pourra en faire bénéficier le pays.

Il y a plusieurs leaders au sein du PDS, pourquoi ne pas désigner un plan B ?

C’est ce régime qui veut que Karim Wade ne soit pas candidat, mais lui est blanc comme neige. Ils ont peur de lui…

Mais ça fait maintenant deux fois que sa candidature est rejetée, pourquoi ne pas miser sur un plan B ?

Non, nous n’avons pas besoin de plan B alors que nous avons un plan A meilleur que tout le monde. Nous sommes convaincus que Karim est le meilleur de sa génération et c’est lui qui peut relever les défis et de manière très rapide. Ça ne risque pas de tuer le parti. Il est notre candidat et nous ne voyons pas un meilleur profil tant du côté de l’opposition que du côté du pouvoir.

Quelle est la force du parti à Saint-Louis ?

A Saint-Louis, aux dernières élections locales nous avions 6% et pour les législatives nous avons beaucoup progressé avec l’inter-coalition Yewwi-Wallu, c’est donc dire que nous regagnons notre rang et d’ailleurs beaucoup de responsables qui avaient quitté sont en train de revenir. Le PDS fera mal lors de prochaines élections. Nous serons le cheval de Troie : on gagne ou on gagne et nous nous battrons pour ça.

Publié

Je suis journaliste sénégalais diplômé du Cesti, spécialisé en presse écrite et numérique. Passionné d’écriture, je traite des sujets dans des domaines différents. J’ai remporté le Grand prix de la première édition de l’école d’été sur l’écriture et le journalisme (EEEJ) organisée par Jeune Afrique, la Fondation Vallet et l’ONG Bénin Excellence à Cotonou, en août 2023. J’ai effectué un stage au quotidien « Le Soleil » et j’ai fait de la pige pour TV5 Monde. Titulaire d’un Master en Sciences politiques, spécialisé en Relations Internationales obtenu à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, je suis aussi l’auteur d’un recueil de poèmes intitulé Fond de mental publié en 2018 et d’un Essai du nom de La Guerre des mondes, quand les identités nous séparent, publié aux éditions Les Impliqués en 2022.

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