Place de l'indépendance : pédicure et manucure à ciel ouvert.
Repère pour certains, aire de repos pour la plupart, la place de l'indépendance offre comme on ne pourrait se douter, une opportunité de travail pour ceux qui savent la saisir.
Tout commence avec un bain d'eau à la mousse appliqué aux doigts. Puis une paire de lames et de ciseaux biens limés pour que démarre la séance. C'est de la pédicure manucure en plein air. La scène se déroule sur les bancs publics de la place de l'indépendance. Un salon de beauté sous le décor d'un jet d'eau apaisant. Le client confortablement installé ; genoux fléchis, les artisans se mettent à l'œuvre pour une cure en un temps record. Deux minutes suffisent pour redonner aux pieds et aux mains une seconde vie.
Une toilette à prix réduit, au grand plaisir de Moustapha, ce coursier de 30ans, pantalon noir et chemise blanche bien soignés : " mes ongles poussent très rapidement et je n'ai pas toujours le matériel avec moi, ils me facilitent vraiment la tâche", soutien t-il. Moustapha vient de débourser deux cent francs pour se faire couper les ongles et nettoyer les orteils. Lorsqu'un client choisi ce forfait, il est choyé et bien entouré, le travail se fait en équipe.
Au regard de l'indifférence des passants, l'accommodation semble de mise. Difficile d'échanger avec ces as de "l'impro" et de la débrouille. Ils sont une dizaine, en majorité haoussa, du Niger, ne comprennent ni wolof, ni français. Mais quand ils sentent quelqu'un s'approcher, l'un d'entre eux balance une phrase apprise par cœur "pied 100f, mains 100f, faut donner 1000f et on fait tout". Tout, car le pactole inclus également un soin des talons pour en extraire toutes impuretés.
Outils à la main, ils rôdent autour du jet d'eau en ces temps très ensoleillés à la recherche de clients appâtés paradoxalement par le bruit strident des claquement de ciseaux. Presque pas d'échange verbal, le regard suffit pour conclure le marché, ou continuer son chemin. Car la méthode ne convainc pas tout le monde à l'image de Nafi Diop: " Il n'y a pas d'hygiène du tout, les mêmes outils sont utilisés pour tous les clients". Teint clair, la vingtaine au regard mêlé de mépris, elle poursuit : "On ne sait même pas la composition du liquide avec lequel ils nettoient nos pieds... Ce n'est pas rassurant. Le pire c'est qu'ils ne ramassent pas les ongles coupés " se désole t-elle sur un ton superstitieux.
Après chaque séance, les "esthéticiens" se replient sous l'ombre d'un arbre, pour un court répit, avant de repartir à la pêche.
Tout commence avec un bain d'eau à la mousse appliqué aux doigts. Puis une paire de lames et de ciseaux biens limés pour que démarre la séance. C'est de la pédicure manucure en plein air. La scène se déroule sur les bancs publics de la place de l'indépendance. Un salon de beauté sous le décor d'un jet d'eau apaisant. Le client confortablement installé ; genoux fléchis, les artisans se mettent à l'œuvre pour une cure en un temps record. Deux minutes suffisent pour redonner aux pieds et aux mains une seconde vie.
Une toilette à prix réduit, au grand plaisir de Moustapha, ce coursier de 30ans, pantalon noir et chemise blanche bien soignés : " mes ongles poussent très rapidement et je n'ai pas toujours le matériel avec moi, ils me facilitent vraiment la tâche", soutien t-il. Moustapha vient de débourser deux cent francs pour se faire couper les ongles et nettoyer les orteils. Lorsqu'un client choisi ce forfait, il est choyé et bien entouré, le travail se fait en équipe.
Au regard de l'indifférence des passants, l'accommodation semble de mise. Difficile d'échanger avec ces as de "l'impro" et de la débrouille. Ils sont une dizaine, en majorité haoussa, du Niger, ne comprennent ni wolof, ni français. Mais quand ils sentent quelqu'un s'approcher, l'un d'entre eux balance une phrase apprise par cœur "pied 100f, mains 100f, faut donner 1000f et on fait tout". Tout, car le pactole inclus également un soin des talons pour en extraire toutes impuretés.
Outils à la main, ils rôdent autour du jet d'eau en ces temps très ensoleillés à la recherche de clients appâtés paradoxalement par le bruit strident des claquement de ciseaux. Presque pas d'échange verbal, le regard suffit pour conclure le marché, ou continuer son chemin. Car la méthode ne convainc pas tout le monde à l'image de Nafi Diop: " Il n'y a pas d'hygiène du tout, les mêmes outils sont utilisés pour tous les clients". Teint clair, la vingtaine au regard mêlé de mépris, elle poursuit : "On ne sait même pas la composition du liquide avec lequel ils nettoient nos pieds... Ce n'est pas rassurant. Le pire c'est qu'ils ne ramassent pas les ongles coupés " se désole t-elle sur un ton superstitieux.
Après chaque séance, les "esthéticiens" se replient sous l'ombre d'un arbre, pour un court répit, avant de repartir à la pêche.