Stop, le BRT passe

17 heures, heure de descente, tout journaliste de « trafic news » dirait à l’antenne à tous ceux qui empruntent la route du canal 4 de Fass vers Colobane de s’armer de patience, car ils devront rouler lentement. À cette heure, au rond-point Blaise Diagne, le Bus Rapid Transit, transport en commun, particuliers et piétons se disputent la route. Une situation qui crée un embouteillage.

« Tout cela, c’est par ce que qu’on ne privilégie que le BRT et les autres sont obligés de s’arrêter quand il passe », déplore Youssou Sène, chauffeur de Taxi trouvé en train de se faire laver son véhicule devant le centre Blaise Senghor. Pour ce quadragénaire, dans le projet du BRT, les autorités n’ont pas pensé aux autres automobilistes.

« J’ai l’impression qu’ils veulent nous éliminer, nous taximen, ou du moins dans  certains secteurs », soupçonne-t-il. « Imaginez, de la place de la nation jusqu’à Liberté 6, si vous empruntez la route du BRT, vous ne pouvez jamais prendre votre gauche, et ça c’est depuis que le BRT est mis en circulation », a-t-il ajouté.

Mohamed Diène est lui conducteur de moto « tiak tiak ». C’est un habitué des lieux, le rond-point est son check-point. Trouvé assis sur sa bécane, vêtu de T-shirt gris, le trentenaire nous accueille avec un large sourire, « foo dieum grand ? » (Ndlr : où est-ce que je vous dépose ?), croyant que nous étions un potentiel client avant de nous faire cette remarque : « À partir de 15 heures déjà il y a embouteillage au niveau du rond-point, surtout le matin, aux environs de 8 heures, quand les gens vont au travail ». Mohamed pense que cette situation risque de perdurer si les autorités ne construisent pas des échangeurs pour le BRT, au niveau de certains ronds-points et intersections.

Une idée que partage Yahya Sow, un habitant de Fass Delorme, que nous avons trouvé en train de prendre du thé avec ses amis, devant la porte de leur maison, en face place de la Nation, à quelques encablures de l’arrêt du BRT, dénommé d’ailleurs Arrêt de la Place de la Nation. Yahya nous confirme que les embouteillages sont décriés par des automobilistes et piétons à certaines heures, comme l’heure de la descente, où tout le monde s’empresse pour rentrer. Il pense lui aussi qu’il fallait songer à mettre en place des autoponts pour le Bus.

Le Bus transite rapidement arrivé à certains ronds-points et intersections, à des heures de forte affluence, en immobilisant les autres conducteurs et même des piétons. Une situation que déplorent Youssou, Mohamed et Yahya. Ils appellent les autorités à construire des échangeurs pour rendre la circulation beaucoup plus fluide.