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Amdy Moustapha, vendeur de café : Baye Fall altruiste

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Né le 17 octobre 1980 à Guédiawaye dans la région de Dakar, Amdy moustapha est de silhouette élancée et athlétique, forgée par des années de travail physique et de dévotion à sa foi. Ses épaules larges et sa posture droite témoignent de sa confiance en lui-même. Ses cheveux, noirs et légèrement ondulés, sont souvent attachés en arrière, en de multiples petites tresses. Il porte toujours des boubous traditionnels sénégalais, composé de tissus colorés en noir et jaune.

Très tôt, à l’âge de 10 ans, ses parents décident de l’envoyer suivre des études coraniques à Guerlé dans un Daara de Sérigne Ridial gueme Bamba.

 Amdy a tissé de bonnes relations avec les apprenants, notamment avec Aziz Ndiaye qui garde de bons souvenir de lui. "Amdy m'a ouvert les yeux sur de nombreuses choses. Sa philosophie de vie axée sur la gratitude, le travail acharné et l'amour inconditionnel envers tous les êtres humains m'a inspiré. Il ne se préoccupait pas des biens matériels, mais plutôt de cultiver des relations authentiques et de répandre la joie où qu’il aille". Sa dévotion envers son guide religieux est palpable. Il est toujours prêt à partager des histoires sur la vie et les enseignements de son guide.

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Après le  retour, la volonté d’agir

De retour à Dakar avec aucune qualification professionnelle, il se lance dans la maçonnerie. Amdy est journalier dans de nombreux chantiers durant plusieurs années. Le temps passe et ne trouve aucune amélioration sur sa situation et décide d’abandonner. Issu d’une famille lectrice de "Sīkar", chant religieux dans les cérémonies, il entame une nouvelle vie avec cette activité. Grâce à sa belle voix, il ne tardera pas à attirer l’attention du public. Il s'engage dans des projets communautaires, et met toujours son énergie au service des nécessiteux lors des sollicitations.

Cependant, au fil du temps, Amdy trouve sa propre voie vers la spiritualité et la paix intérieure. Sa mère n’en dit pas le contraire. "Mon fils a choisi une voie peu conventionnelle dans la vie en devenant un Baye Fall. Au début, j'avoue que j'ai été préoccupée et un peu perplexe face à son choix de perpétuer nos acquis. Le voir vivre sa vie avec autant de dévotion et de joie m'a profondément touchée en tant que mère. Il a toujours été là pour moi et pour les autres membres de notre famille, offrant son soutien et ses prières sans attendre rien en retour".

La reconversion

En 2005, il se lance dans la vente du café communément appelé café Touba à Niakourab dans une zone presque déserte. Très vite, il se fait un nom Baye Fall café pour les intimes. Les clients viennent de partout pour déguster son succulent café. Malgré les vicissitudes de la vie, derrière sa table, il travaille toujours avec dévouement et détermination. Il est toujours prêt à tendre la main à ceux qui sont dans le besoin, que ce soit en offrant une tasse de café ou des conseils et un soutien.

Seny Camara ancien gendarme et client de Baye Fall : "ce qui m’a le plus marqué chez lui, c'est sa générosité. Malgré ses propres difficultés financières, il donnait sans hésitation à ceux qui étaient dans le besoin, que ce soit de la nourriture, des vêtements ou simplement un sourire réconfortant".

Sa vie est guidée par les principes des enseignements de la confrérie des Baye Fall. Il pratique la prière quotidienne avec assiduité, médite régulièrement et cherche constamment à approfondir sa connexion spirituelle avec Dieu. Son collègue Amadou Bah, qui est contiguë de sa table confirme avec certitude : "Baye est toujours prêt à partager des histoires sur son guide religieux. En l’écoutant pendant ses lectures mélodieuses, vous constatez une célébration de sa foi et de sa culture".

Actuellement, Amdy Moustapha se trouve dans une situation déplorable, ponctuée par le décès de son père en 2023 qui était son mentor. En plus, il divorce avec sa femme après quinze ans de mariage.

De nos jours avec la prolifération de stand de café et des vendeurs ambulants du café, ses revenus sont en baisse. Mais pour lui, le bonheur véritable réside dans les liens qu'il tisse avec les autres et dans notre capacité à trouver la paix intérieure, peu importe les circonstances extérieures.

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JRI et très engagé dans le cadre du journalisme sportif et le cinema

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