L’aquaculture d’algues : une solution ancestrale pour un avenir durable

L’océan, poumon oublié de notre planète, recèle une arme naturelle contre le changement climatique : les algues. Leur culture, vieille de plusieurs siècles, pourrait jouer un rôle clé dans la lutte contre l’excès de carbone.
En capturant et stockant efficacement le CO₂ dans les fonds marins, les algues offrent une alternative naturelle et économique aux technologies coûteuses de séquestration du carbone. Mais alors que cette solution est à portée de main, pourquoi reste-t-elle sous-exploitée ?
Contrairement aux solutions technologiques onéreuses, l’aquaculture d’algues s’appuie sur un processus naturel. En poussant, elles absorbent le carbone présent dans l’eau et l’entraînent vers les profondeurs océaniques lorsqu’elles meurent. Une étude récente publiée dans Nature Climate Change révèle que les fermes d’algues peuvent stocker jusqu’à 140 tonnes de carbone par hectare, un chiffre comparable aux mangroves, véritables poumons bleus de la planète. Mieux encore, ce stockage double la capacité naturelle de séquestration des océans environnants.
Loin d’être une simple solution environnementale, l’aquaculture d’algues représente une industrie florissante. Elle pèse déjà 16,7 milliards de dollars, avec 80 % de la production concentrée en Chine et en Indonésie. En plus d’être une ressource alimentaire essentielle dans plusieurs régions du monde, elle purifie l’eau en absorbant l’azote et réduit les "zones mortes" où l’oxygène vient à manquer. Pourtant, son potentiel climatique reste largement sous-estimé.
Développer une stratégie globale
L’humanité cherche des solutions pour limiter le réchauffement, mais parfois, les réponses se trouvent dans la nature elle-même. À l’heure où chaque tonne de carbone compte, il est temps de reconnaître l’aquaculture d’algues comme un outil majeur de lutte contre le changement climatique. Plutôt que d’investir uniquement dans des technologies complexes, pourquoi ne pas miser sur ce que l’océan sait déjà faire mieux que nous ?
