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Oumar Sène, conseiller municipal : « Les jeunes et femmes sont bien intégrés… »

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Ndayane, un village traditionnel situé à la frontière Sud de Dakar à travers Rufisque, est devenu une localité aux grands enjeux avec le projet du port. Omar Sène, membre du comité d’initiative pour le développement de Ndayane (CIDN) est conseiller municipal à la commune de Popoguine-Ndayane et par ailleurs président de la commission urbanisme et habitat. Il est revenu sur le rôle de cette localité aux enjeux économiques et fonciers importants.

 

Quelle est votre perception sur le rôle de Ndayane sur le développement du Sénégal ?

Ndayane un village situé sur littoral qui joue un rôle important, surtout sur le plan de la pêche. Un village traditionnel Lébou de surcroit ! Qui dit pêche dit développement et Ndayane a toujours joué un rôle dans le développement de la pêche nationale.

Mais il y a d’autres activités comme l’agriculture qui tend à disparaitre ainsi que le tourisme. mais celle ci a une moindre importance puisqu’il n’y a que trois à quatre campements

Récemment il y’a eu le lancement du projet du port à Ndayane. A quoi vous vous attendez ?

Un port, c’est un des poumons d’émergence d’un pays. Depuis décembre 2017, le président Macky Sall avait initié le projet du port de Ndayane. Après son lancement, les populations l’ont accueilli à bras ouverts ; bien que nous ayons eu quelques réserves sur l’assiette foncière nécessaire. Il est important pour le village car il va développer la localité en créant de l’emploi pour les jeunes.

En parlant du foncier, que pensez-vous de sa gestion à Ndayane ?

Précisons qu’avant Ndayane dépendait de la Communauté Rurale de Diass. En 2009, il a été érigé en commune. Concernant les terres, elles ont été vraiment agressées et il n’y avait pas une occupation vraiment (Rires) sérieuse. C’était n’importe comment ! Les dirigeants, à l’époque, en faisaient  ce qu’ils veulent. C’est après l’érection de Ndayane en commune que nous avons essayé de remettre de l’ordre dans les choses et cela nous a pris pas moins de cinq ans. Entre temps, le projet du port est lancé. Nous avons essayé d’arrêter certaines extensions, de régulariser certaines pour minimiser les conflits et essayer de maitriser le reste du foncier. C’est en ce moment que le projet du port est venu et a pris presque le tiers de notre foncier.

Pouvez-vous revenir sur l’étendue du port ?

 Au début le projet devait prendre 2000 ha. C’était entre 2018 et 2019. On s’est battu pour qu’il diminue les 800 ha. On n’est pas resté indifférent même à la position du port qui devait prendre 2,5 KM de côte et était obligé de céder cinq cents mètres face à la désapprobation des populations. Parce qu’on savait aussi tout ce que le projet devait prendre. Quand on accueillait le projet, ils n’avaient manifesté qu’un besoin de 600 ha et on a accepté pensant qu’il allait faire moins de dégâts. Mais au fur et à mesure ils occupent la superfine et on était obligé de bloquer le projet en faisant des marches et settings de protestation pour le projet ne prenne pas toutes nos terres.

Comment vous organisez-vous pour discuter  des intérêts de votre localité ?

Nous nous organisons au tour du Comité d’Initiative pour le Développement de Ndayane (Cidn). D’ailleurs il date même avant l’histoire du port. Sa création remonte en 2004. En ce moment-là c’était : Comité de Défense pour les Intérêts de Ndayane (Cdin) qui s’opposait à un projet d’aménagement de la Société d’Aménagement et de Promotion des Côtes et Zones Touristiques du Sénégal (Sapco) sur une aire de 180 ha, entre le terrain de football et l’hôtel Pierre de Lys. C’est en 2009 que le Cdin est devenu Cidn.

Quelle place occupe les jeunes et lemmes dans la gestion de votre organisation ?

Le comité est composé de jeunes et de vieux. Quand on commençait le combat on était encore jeune et cela fait aujourd’hui 14 à 18 ans. Les jeunes sont intégrés dans tout ce qui se passe dans le village. Quand il y a une information, on la fait passer à travers les Associations Sportives et Culturelles (Asc) qui ne sont pas intéressés que par l’aspect sportif. En plus, il y a les mouvements des femmes qu’on appelle ‘pôle de développement’. Chaque quartier en dispose et on travaille avec ces pôles de développement. Cela prouve que les jeunes et femmes sont bien intégrés dans les initiatives ainsi que le développement de Ndayane.

Nous allons droit vers une présidentielle, qu’est que la population de Ndayane attend du prochain président de la république ?

Nous voulons que le projet du port continue surtout en matière de collaboration avec la population parce que Ndayane veut continuer à exister Si on laisse passer ce que certaines autorités veulent, un jour nous risquons de disparaitre de la carte. Nous tissons des collaborations avec la mairie, la population pour sauvegarder les intérêts de la localité et du Sénégal à travers le projet. On avait une collaboration avec l’ancien directeur du port mais depuis que Mountaga Sy lui a remplacé on peine à avoir une séance de discussion avec lui.

Mais nous avons une interface qu’est le cabinet espagnol KANTU avec qui on est sur le point de faire un plan de développement communal servant de défense entre la direction du port et nous. Nous espérons avoir une collaboration continue avec les nouvelles autorités du port afin d’avoir le cœur net sur le foncier qui est notre préoccupation première. Nous ne voulons pas de ce qui est arrivé à Diass avec l’aéroport. Notre vœu sur le foncier, c’est qu’il reste intact sinon nous serons obligés de bloquer tout puisqu’actuellement ledit projet a pris 600 ha en zone portuaire et 750 ha en mer, certainement tous les quais sont en mer alors que sur le plan initial, ils devraient creuser au niveau continental pour faire les installations. Ce qui devait être sur le continent, ils l’ont fait en mer dont les 600 ha prévus, à cet effet, seront utilisés comme zones logistiques et vendus à des privés ce qui n’est pas normal. Ce qui nous a fait très mal c’est que cette zone ne restera plus. L’Etat et les privés peuvent en faire ce qu’ils veulent et pour nous, ce sera irrécupérable.

L’avancée de la mer est un phénomène grandissant. Que compterez-vous faire pour endiguer le fléau à Ndayane ?

Nous avions eu un projet au temps du président Wade, malheureusement depuis son départ le projet était arrêté. Je dirais même avant qu’il ne parte. Sinon il avait commencé la construction d’une digue de protection du littoral qui quitte Popoguine jusque-là (Ndayane). Sans cette digue une bonne partie du village serait emportée par la mer. Je pense qu’avec la consigne du port, les études les dégâts ne seront pas désastreux. Néanmoins, il faut qu’ils sécurisent davantage le littoral. Il y a des techniques présentement et l’Etat doit accompagner les populations qui sont au niveau du littoral.

Comment vous vous organisez au niveau local ?

Pour un projet de digue nous nous sommes adressés au président Macky Sall mais il ne nous a pas donné de réponses. Pourtant c’est au milieu du village que l’eau de mer veut traverser. Si on ne prend pas des précautions la route risque d’être couper du jour au lendemain et la dernière marée qui a eu lieu a failli concrétiser nos inquiétudes.  

 

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Journaliste sénégalais titulaire du diplôme en journalisme et communication au Cesti, j'ai débuté ma carrière, en tant qu'étudiant, au quotidien Le Soleil, en 2022. Mes productions m'ont valu, cinq mois plus tard, de remporter le 3ème prix du meilleur reportage catégorie Étudiant, décerné par la Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS). Je m'intéresse principalement à l'économie, à la culture, à l'environnement et au sport. Veuillez me suivre sur les réseaux sociaux.

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