BRT : Une aubaine pour les populations de Dakar

Mise en circulation depuis le 15 mai, le bus rapid transit (Brt) est de plus en plus emprunté par la population dakaroise. Reliant Guédiawaye au centre-ville de la capitale sénégalaise sur un linéaire de 18,3 km, ce nouveau moyen de transport de masse a trouvé aujourd’hui sa clientèle parmi les habitants de Dakar qui se fidélisent de plus en plus. Jugé pratique et confortable par les usagers, le Brt est une vraie aubaine pour ces derniers en dépit d’une tarification discriminante pour certaines zones.
A l’arrêt de la place de la Nation du Bus rapid transit (Brt), c’est la grande affluence en ce vendredi matin 21 juin 2024. Entre les passagers qui sortent des bus et ceux qui attendent pour monter à bord, c’est presque la bousculade à chaque arrivée d’un des nombreux bus qui font la navette entre la banlieue dakaroise et le centre-ville de la capitale sénégalaise. A intervalles réguliers entre trois et cinq minutes, deux bus arrivent à la gare en même temps, toujours bondés.
Il est 9 heures 45 lorsque deux bus pleins à craquer viennent d’entrer dans la gare. Les passagers debout trouvent appui sur les poignées ou les barres fixés au plafond tandis que les autres personnes, confortablement assises sur leur siège, se contentent de regarder le paysage. Quant à ceux qui sont arrivés à destination, ils descendent en se frayant un chemin entre les voyageurs qui veulent monter à bord. En sortant de la gare, ils scannent, comme au départ, le code barre de leur ticket de transport sur le dispositif de sécurité mis sur place avant de continuer leur chemin.
Pratique et confortable
Jean Bakhoum fait partie de ces nombreux passagers qui sont descendus du Brt ce matin. L’étudiant en architecture a voulu consulter son solde restant de sa carte Brt auprès du caissier Paul Correa avant de partir. Cet habitué du Brt trouve le nouveau moyen de transport très pratique.
«Je prenais les bus pour aller à mon école mais maintenant je suis abonné au bus rapid transit depuis sa mise en circulation. Je sors de chez moi à Liberté VI et en dix minutes je suis arrivé ici, c’est très pratique et j’y trouve vraiment mon compte», affirme-t-il.
Retirant sa carte auprès du caissier Paul Correa, Jean n’a pas manqué de se souvenir du calvaire qu’il endurait dans les bus tata pour regagner son école. « Brt bi dalay fay dé… (C’est vraiment cool), c’est très confortable, il y a la climatisation avec cette chaleur suffocante et la poussière dans la ville. C’est une très bonne chose », remarque-t-il, avant d’ajouter néanmoins que la tarification peut ne pas arranger tout le monde. « Avec la tarification par zone, le brt n’est pas fait pour tout le monde ; par exemple je quitte Liberté VI et pour venir ici je dois débourser 400 francs. Mais cela n’empêche que c’est vraiment pratique », dit-il souriant.
En effet le trajet du Brt qui va de Guédiawaye dans la banlieue dakaroise à Petersen au centre-ville de Dakar fait 18,3 kilomètres. Ce linéaire partagé en deux zones de 500 francs l’une et 400 francs l’autre apparait excessif pour ceux qui voyage à l’intérieur d’une même zone où quelque fois la distance est très minimale comme c’est le cas de Jean.
Ce coût n’empêche pas que le brt fait sa clientèle. Selon Paul Correa, le Brt est aujourd’hui très prisé par les populations. « Comme vous le voyez, c’est toujours presque le plein à chaque arrivée du bus. Le bus a une capacité de 150 passagers et le trajet entre la gare de Guédiawaye et Petersen se fait en 45 minutes au maximum. C’est rapide c’est pourquoi les populations le préfèrent », explique-t-il.
Clientèle à part
Ce que confirme Rokhaya Diop, cette habitante de la ville de Rufisque. « Je trouve que c’est vraiment pratique. J’ai commencé à emprunter le Brt juste après la Tabaski avec la rareté des véhicules de transport du fait de la fête mais certainement je vais continuer à le prendre. C’est confortable, rapide en plus de la climatisation », relève-t-elle, et d’ajouter : « il y a le wifi qui s’affiche mais on ne peut pas s’y connecter et j’espère que cela va se régler prochainement ».
Pour Omar qui a quitté Guédiawaye pour aller au Lycée John Fitzgerald Kennedy, le Brt est sans commune mesure le moyen de transport idéal pour les habitants de la banlieue. « Moi par exemple j’ai quitté Guédiawaye pour venir au Lycée John Kennedy mais j’ai fait le trajet en 35 minutes, ce qui est un gain de temps énorme. En plus, il n’y a pas de queue à l’embarcation ni d’embouteillage, je suis venu à la gare et même pas trois minutes, j’ai acheté mon ticket et pris le départ », témoigne-t-il. Il poursuit en ajoutant que « le Brt est devenu une vrai aubaine pour nous. Il est climatisé et c’est très confortable ».
Cependant pour Omar, le tarif est un peu onéreux et il souhaite sa réduction : «Actuellement le Brt n’est pas fait pour tout le monde. Il est vrai que c’est un moyen de transport moderne qui participe au désengorgement de la capitale, mais c’est un peu coûteux. J’espère qu’on va revoir à la baisse les tarifs d’ici quelque temps», espère-t-il.
Poursuivant, il appelle cependant à l’extension du Bus rapid transit vers d’autres agglomérations de la capitale afin que le maximum de populations puisse en bénéficier. « C’est très important pour le pays et participe au développement, je crois qu’on doit penser à son implantation dans d’autres lieux ici à Dakar », dit-il.
