UCAD : Un voleur échappe au lynchage des étudiants

 Dimanche 22 juillet 2024. Il est minuit passé de quelques minutes. La plupart des étudiants de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar sont dans les bras de Morphée. Sur l'avenue qui jouxte le grand portail du temple du savoir, de rares véhicules passent. Aux abords du rond-point, des noctambules ont élu domicile par petits groupes. D'autres se faufilent sur les trottoirs pour regagner leur domicile. Au pavillon A, c'est le calme olympien qui règne.

Dans les allées qui mènent aux toilettes, les matelas sont étalés. Les propriétaires fuient la canicule qui dicte sa loi dans les chambres. Un homme s'est invité dans la chambre des étudiants qu’il croyait plonger dans un profond sommeil. Son acte n'a pas prospéré, car il a vite été repéré, puis poursuivi par la clameur publique. « Au voleur ! Au voleur » !    

 Comme dans un mimétisme contagieux, cette rocambolesque affaire de vol raté aux allures d'un film hollywoodien a vite défrayé la chronique en sein du campus social.

« Comment l'homme en question a pu échapper à la vigilance des agents de sécurités qui veillent scrupuleusement au grain au quotidien » ? lâche un jeune homme d’une taille élancée.

Selon certaines indiscrétions, l'homme n'est pas un étudiant. « Je jure mordicus que je suis pensionnaire de la chambre 240 du pavillon A » s’exclame-t-il, coincé à la porte. Non convaincus par cette réponse, des étudiants l'ont pris en sandwich pour le remettre manu militari à la sécurité du COUD. Il sera vite extirpé de la chambre par la sécurité. Il échappe ainsi au lynchage des étudiants qui voudraient lui infliger une sévère correction.

Certains étudiants ont demandé qu'on leur livre le voleur présumé. Face au niet catégorique des agents de la sécurité du COUD, ils n'ont pas lâché du lest. Ils veulent coûte que coûte le passer à tabac.

Dans cette atmosphère inhabituelle à l'UCAD, les curieux ont préféré rester jusqu'à 2 heures du matin pour ne pas rater de ce film. Dans cette foule médusée, certains étudiants avaient noué autour du rein une serviette, d'autres sont torse nu. La majorité a finalement  quitté les lieux parce que ne pouvant plus patienter.

« Aussi longtemps que va durer cette affaire du pavillon A, nous  ne bougerons pas d'un iota ici » laisse entendre un étudiant.

Grâce à la médiation des éléments de la sécurité, les étudiants ont obtempéré. Le voleur présumé a été transféré au commissariat du point E.