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Les maraîchers de la zone de Niayes ne veulent plus jeter les légumes pourris

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À Mboro, Darou Khoudoss et Notto, les doléances sont unanimes. Malgré les difficultés dans lesquelles ils travaillent, les producteurs et vendeurs du secteur du maraichage demandent des chambres froides pour ne plus jeter des légumes pourris. C’est sous un soleil de plomb, sans hangar et sur des routes quasiment impraticables que ces derniers acheminent et vendent leurs produits. Une situation que ne cessent de déplorer les hommes et femmes évoluant dans ce secteur, dans cette zone dite grenier de légumes du Sénégal.

Dans la zone des Niayes, l’une des principales activités reste la production et la vente de légume. Le maraichage est la source de revenus de pas mal de ménages et opérateurs dans ces localités.

En ce dimanche, aux coups de 11h, c’est une fine pluie qui change le décor du marché de légume de Mboro. Un marché qui, selon les commerçants, est d’habitude rempli de légumes et de clients venus d’un peu partout et des femmes de ménages pour faire leurs courses pour la préparation du repas et/ou la conservation pour des semaines, voire des mois.

Plus connu affectueusement sous le pseudonyme de Baay Yabal, Yabal Ndir est le chef du marché central de légumes de Mboro. Pour lui, qui a fait plus de 60 ans dans la production et le commerce de légumes, les difficultés ne font qu’empirer. Trouvé assis devant ses marchandises, des sacs de citron, d’igname, de la pomme de terre, des oignons, parmi d’autres, il se désole de l’inaccessibilité et l’étroitesse du marché.

« Les banas banas (transporteurs de légumes dans les autres régions du pays et la sous-région) ne viennent plus jusqu’à nous, pour acheter des légumes, vu l’état actuel de ce local qui nous sert de marché », regrette-t-il, avant d’ajouter : « Nous demandons aux autorités locales et au nouveau régime de nous aider en mettant en place des chambres froides, un lieu plus spacieux pour mieux écouler nos produits et nous réfectionner les routes ». Une doléance partagée par ses camarades vendeurs et producteurs au marché de légumes de Mboro, et même par les femmes venues faire leurs courses qui trouvent le marché de plus en plus étroit et insalubre. 

Des difficultés connues et reconnues par les autorités locales. Lamine Diakité, le deuxième adjoint au maire de la commune de Mboro admet qu’il partage leurs craintes et doléances, aussi bien pour les transporteurs que les commerçants du marché. Il rappelle que certaines mesures ont été prises par la mairie pour soutenir les vendeurs du marché, comme la constructruction d’un hangar, dans le cadre du PUDC.

M. Diakité reconnait qu’il reste beaucoup de chose à faire dans ce secteur et que la mairie est en train de chercher des voies et moyens pour booster le secteur pour que Mboro continue de garder son statut de fournisseur de légumes à d’autres contrées du pays.

À Darou Khoudoss, une autre commune qui se trouve à moins de cinq kilomètres de Mboro, le constat et les doléances restent les mêmes. C’est la commune qui héberge les usines ICS et GCO. Modou Samb, un vendeur en gros de légumes au marché de Darou affirme qu’en plus des difficultés qu’ils rencontrent au quotidien, les usines ne cessent de détruire leurs productions. Un cri de cœur que partage Soda Diop, la quarantaine, vendeuse de légumes en détail au marché de Darou.

Après Darou Khoudoss, cap sur Notto, une localité qui abrite un des plus grands marchés de légumes du Sénégal. Ici, c’est un stade de football qui a été transformé en marché de légumes. Malgré tout, il est quasi difficile de stationner à l’intérieur du marché. Il est scindé en différents points, pour les vendeurs en gros, les femmes vendeuses en détail et les transporteurs de légumes. Au marché de Notto, selon Abdourahmane Ndiaye, l’adjoint du délégué du marché, il y a des légumes en abondance mais les producteurs et vendeurs demandent des chambres froides pour pouvoir conserver les légumes.

Dans la zone des Niayes, la principale activité reste le maraichage. Les acteurs demandent plus d’appuis pour un meilleur développement du secteur, afin qu’ils puissent continuer à fournir tout le pays en légume, et même la sous-région. Pour eux, cela passe par du bon matériel, du foncier suffisant, de bonnes routes et des chambres de conservation pour que jeter des légumes pourris devienne un vieux souvenir, dans cette zone.

 

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