Campus social de l’UCAD : Les étudiants du Pavillon F asphyxiés par l’odeur des toilettes
Les étudiants du pavillon F du campus social de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) sont confrontés à une situation critique en raison de l’odeur pestilentielle provenant des toilettes. Cette situation affecte leur santé et leur bien-être quotidien, les poussant à demander une intervention immédiate des autorités du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud).
À l’entrée du pavillon F du campus social de l’Ucad, une odeur pestilentielle agresse les narines. Elle provient des toilettes placées entre les chambres. Au premier étage, quelques étudiants se plantant dans le couloir pour capter le wifi qui ne couvre pas jusque dans les chambres, portent des masques afin de se protéger de l’odeur. En cette fin de matinée du mois d’août, la chambre 15 est animée. Les occupants du lieu, certains assis ou allongés sur les lits superposés, d’autres sur les chaises, dissertent, dans une atmosphère détendue, sur un sujet.
À l’évocation de l’odeur des toilettes, les visages se crispent. Allongé sur un lit d’en haut, juste à l’entrée, Alassane Ngom juge d’emblée « difficile » la situation que ses camarades et lui vivent. La chambre étant en face des toilettes, l’odeur qui en émane les indispose tous les jours, affirme l’étudiant à la Faculté des Lettres et Sciences humaines (FLSH). Il exprime sa crainte quant aux « effets négatifs » sur leur santé car ils sont nombreux dans la chambre.
Cette pléthore d’étudiants dans la chambre est justifiée par le nombre impressionnant de paires de chaussures rangées à même les carreaux et de sacs posés sur les deux tables.
Leur calvaire s'est empiré en cette période de canicule. « Quand l’odeur nous envahit, nnous fermons la chambre, et nous suffoquons de chaleur », soupire Alassane Ngom, indiquant qu’ils sont obligés d’acheter des ventilateurs. Il demande aux autorités du Centre des oeuvres universitaires de Dakar (Coud) de renforcer l’équipe de ménagères afin d’assurer un nettoyage régulier des toilettes en intégrant les samedis et dimanches.
L’odeur nauséabonde des toilettes n’est pas sans conséquence sur la santé des occupants de la chambre 15F. « Personnellement, cette odeur me cause des maux de tête », informe Mouhamadou Mansour, assis sur un lit superposé. « D’ailleurs, beaucoup de mes camarades sont tombés malades dans cette chambre ces derniers jours et c’est probablement à cause de cette odeur des toilettes », allègue l’étudiant en 2ème année au département de philosophie de la FLSH.
Pour lui, l’odeur ambiante est due au bouchage de certaines toilettes. « Si on les débouche, cette odeur va disparaitre », préconise-t-il tout en mettant en question le plan de l’architecte du bâtiment.
La même situation prévaut au deuxième étage du pavillon F. Le quotidien des occupants de la chambre 49F est régulièrement « empoisonné » du fait de la senteur pestilentielle des toilettes. « Il nous arrive de quitter la chambre pendant la journée pour aller ailleurs à cause de l’odeur accablante des toilettes », dit Bokar Kane, torse nu et dégoulinant de perles d’eau. Il vient de sortir de la douche. Étudiant à la Faculté des Sciences juridiques et politiques, Bokar interpelle les autorités du Coud sur ce problème qui les indispose.