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Micro-jardinage à la Patte d’oie, une florissante occupation pour les femmes âgées

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Dans la commune de Patte d’Oie, une dizaine de femmes gagnent leur vie en pratiquant l’horticulture, dans le cadre d’un projet initié par la mairie de Dakar. Cependant, elles demandent à être renforcées en moyens matériels.

Par cette soirée de weekend de fin du mois d’août, l’Autoroute Seydina Limamoulaye, à hauteur du Centre de santé Nabyl Choucair, situé à la Patte d’Oie, bruisse des vrombissements et des klaxons des automobiles. L’horizon du couchant est assombri par de lourds nuages noirs. La passerelle qui enjambe cette partie de l’autoroute grouille de monde comme à l’accoutumée. Juste derrière, et en face du Centre de santé, un mur clôt un espace vert : le micro-jardin des HLM Patte d’Oie, créé en 2012 par la mairie de Dakar en collaboration avec l’ONG Acra. On y aperçoit distinctement des arbres comme l’acacia, des baobabs et d’autres encore, se dressant majestueusement à l’intérieur. En franchissant la porte de cet espace, on est vite accueilli par l’odeur des épices, des menthes, et d’autres cultures.

Ici, ce sont uniquement des femmes qui pratiquent les techniques de micro-jardinage, après avoir bénéficié d’une formation. Quelques-unes viennent de Grand-Yoff, mais la plupart habitent ce quartier des HLM Patte d’Oie, indique Salimatou Thiaw, présidente de l’association des femmes du micro-jardin de la commune de Patte d’Oie. Elles sont presque toutes des femmes de troisième âge, de 60 ans et plus.

Selon Salimatou Thiaw, assise à l’abri d’un hangar, ce fait s’explique par la volonté et la disponibilité des femmes âgées. “Au lieu de se prélasser chez nous, il vaut mieux venir s’activer ici“, dit-elle, en préparant une pépinière. À l’en croire, ses camarades, qui traînaient des maladies liées parfois au poids de l’âge, vont mieux maintenant. “Quand on travaille, on peut échapper à certaines maladies comme les problèmes de vision, de pieds, etc.“, estime-t-elle.

Penchées devant les cultures hors sol (sur des tables), titubant sous le poids de l’âge et des arrosoirs, plongeant les mains dans un pot de pépinière, ces femmes pratiquent cette activité depuis 2012. Le projet, dénommé “Un toit, un micro-jardin“, a été financé à ses débuts par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), selon Salimatou Thiaw. Assise sous un abri fait de zinc, le visage marqué par l’âge, Salimatou énumère d’autres personnes qui les soutiennent.

Parmi elles, le directeur de l’horticulture, Macoumba Diouf, qui a donné une pompe électrique, et Mora Cissé, un bienfaiteur, qui a offert des arrosoirs. La seule toilette sur le site a été construite par l’artiste Ismaila Lo, qui avait remarqué leur besoin lors d’une visite pour un achat, rapporte Mme Thiaw.

Divers produits sont cultivés dans ce micro-jardin, comme la menthe (plusieurs variétés), le piment, les épices naturelles, la banane, la papaye, la tomate, le concombre, le chou, la carotte, et la salade. Allé Sall, un agent de la mairie de Dakar, est chargé d’aider les maraîchères dans leurs travaux quotidiens. “Mon travail ici consiste à accompagner les femmes et à faire le suivi“, explique-t-il.

Appel au renforcement matériel

Une partie de la récolte est consommée, et l’autre est vendue. “Nous ne nous déplaçons pas, les clients viennent acheter ici ou envoient des conducteurs de Thiak Thiak acheter toute une table“, explique la présidente. Ces femmes maraîchères ne se plaignent pas beaucoup. “Nous nous en sortons bien, c’est pour cela que nous sommes toujours là“, se réjouit Salimatou Thiaw.

“Je ne sais pas combien elles gagnent, mais je peux assurer que les clients viennent continuellement acheter“, affirme Ndiaya Traoré, formatrice en horticulture et en micro-jardinage, engagée par la mairie de Dakar pour les communes de Patte d’Oie, de Grand-Yoff, et de Yoff. Cela répond, poursuit-elle, à l’objectif dès le début du projet : “Que chaque famille puisse se nourrir sainement“.

Pourtant, au début de ce projet, beaucoup de femmes étaient réticentes à venir se former, raconte la formatrice Ndiaya Traoré, tête voilée. Mais maintenant, elles commencent à comprendre l’importance du micro-jardin. Aujourd’hui, chaque jour, des femmes viennent ici pour demander à être formées et intégrer ce projet. “Malheureusement, on ne peut pas satisfaire cette demande croissante car nous manquons d’espace“, informe Ndiaya. Des propos confortés par la présidente des femmes du micro-jardin de la commune de Patte d’Oie : “Des gens nous demandent continuellement si la formation va continuer“.

À cause de la conjoncture économique, le micro-jardin de la commune de Patte d’Oie souffre de quelques difficultés liées à la cherté des intrants, du bois, des toiles, et des coquilles d’arachides. “Raison pour laquelle les femmes se rabattent sur les menthes et les épices pour mieux s’en sortir“, explique Ndiaya Traoré.

Faute de financement, Salimatou Thiaw et ses camarades sollicitent des matériels adaptés à leur travail. “Si on ne te donne pas d’argent, mais qu’on te renforce en moyens matériels, c’est mieux“, murmure-t-elle. À ce propos, la septuagénaire appelle la mairie de Dakar à leur fournir des tricycles pour le transport des terreaux et des coquilles d’arachides

 

 

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Publié

Je suis étudiant en troisième année de journalisme au Centre d'études des sciences et techniques de l'information. Dans cette école, je suis spécialisé en presse écrite.

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