Alliances politiques : Ennemis hier, alliés aujourd'hui
Les alliances politiques se nouent de façon surprenantes selon les intérêts. Avec l'annonce des élections législatives anticipées, une coalition d'opposition dénommée Alliance pour la transparence des élections législatives (Atel) voit le jour. En son sein, les grands "ennemis" d'hier la composent. Des alliances non moins surprenantes.
L'histoire politique du Sénégal est jalonnée d'alliances inattendues, mais rares sont celles qui captivent autant que celles entre des ennemis politiques de longue date. Hier encore, ils s'affrontaient dans des joutes verbales virulentes, s’opposer avec véhémence. Aujourd'hui, ces mêmes acteurs politiques coalisent, rassemblés par un objectif commun, souvent plus grand que leurs différends.
On aura tout vu dans l’arène politique. Après la promesse d'une rupture systémique annoncée dans les rangs du parti au pouvoir Pastef, c’est du côté de l’opposition qu’on note un recyclage de frustrés de la dernière présidentielle. Une coalition d’opposition dénommée Alliance pour la transparence des élections (ATEL) voit le jour et rassemble des candidats ayant de petits scores lors de la dernière joute électorale. Pis, des ennemis d’hier sont devenus des alliés d’aujourd’hui.
Hélas Bougane Gueye Dany qui se ligue avec l’APR de Macky Sall, le valeureux Thierno Alassane Sall qui renoue des liens avec ses anciens camarades de l’APR, Khalifa Ababacar Sall qui n’avait d’yeux que pour la présidentielle lutte pour un dernier combat à l’hémicycle. Qui l'eût cru ! Des alliances surprenantes, bien que Mimi eût accéléré la cadence pour sympathiser avec Pastef.
Si l’union des ennemis politiques peut sembler rationnelle, elle n’en est pas moins complexe. Ces coalitions doivent composer avec des intérêts divergents et des bases électorales souvent méfiantes. Chaque partie doit faire des concessions, ce qui peut affaiblir l'image de certains leaders aux yeux de leurs partisans. De plus, ces alliances ont parfois une durée de vie limitée : une fois la menace commune disparue ou l’objectif atteint, les anciennes rivalités peuvent refaire surface, rendant la coalition instable.
Lorsque des ennemis politiques se coalisent, c’est souvent le signe que l’heure est grave. Ces alliances témoignent de la capacité des acteurs politiques à s’adapter, à transcender les querelles pour répondre à des défis d’envergure. Cependant, elles restent fragiles, car basées sur des compromis temporaires. Yalla bu kenn nax kenn ! (Ndlr Que personne ne trompe l’autre). A l’approche des élections législatives, il n’est pas surprenant de voir de telles unions se former. Reste à savoir si elles tiendront la durée ou si, une fois la tempête passée, les vieilles rancœurs prendront de nouveau le dessus.